Donald Adjekum et Janick Moluh champions de Suisse !
La saison 2024 restera comme une année de référence et inoubliable pour le Club Pugilistique Carouge. Déjà en évidence collectivement lors du Trophée Alija il y a un mois, il a encore obtenu, à Bâle, et pour la première fois de son existence (depuis 1979), le challenge par équipes du championnat de Suisse élite grâce à deux victoires en finale, par le prometteur poids moyen Donald Adjekum (21 ans), vainqueur 3-2 du Saint-Gallois Gian Gmünder (17-8-2) et par le super-lourd Janick Moluh (24 ans), qui a battu le Bâlois Bence Szabo (3-2). Sans oublier Alessio Amantini (poids lourd) qui s’est hissé jusqu’en demi-finales, mais stoppé (4-1) par un vétéran bâlois de 34 ans, Andreas Mazara, comptant 94 combats (59-32-3) au compteur !
C’est une grande et magnifique réussite pour le club carougeois, qui n’avait plus connu un tel bilan depuis la fin du siècle dernier ! avec les titres nationaux du regretté Iusuf Hajdini (super-léger) et de José Ferreira (super-welter) en 1998, puis de Elio de Araujo (super-lourd) en 1999. Il s’agissait de la dernière génération dirigée par François Sutter, à laquelle appartenait également l’actuel entraîneur Christophe Rime, ainsi que Ricardo Pereira passé plus tard à l’OBCG. Une attente de vingt-cinq ans qui a pris fin grâce à une restructuration interne et un nouveau comité présidé désormais par l’entraîneur et coach des professionnels, Giorgio Costantino, lequel a inoculé un nouvel état d’esprit par rapport à la compétition.
Alors que les amateurs du CPC avaient disparu des radars et du haut-niveau depuis la période du covid, ce succès collectif met du baume au cœur de ceux qui s’investissent chaque soir au 33 rue Jacques Grosselin et oeuvrent à préparer la relève.
- Ça n’a pas été une période facile. Il a fallu applanir tous les problèmes, explique Christophe Rime. Désormais il n’y a plus de scissions au sein du club et chacun apporte son expérience. Il y a une nouvelle dynamique, une nouvelle énergie. On sent que tous les entraîneurs tirent à la même corde derrière les amateurs et les professionnels. Je suis fier de ce succès par équipes, c’est tout à fait symbolique. On a tout pour bien faire à Carouge. Il fallait juste retrouver une ligne directrice.
En manque d’expérience avec seulement six combats (4-2-0), Amantini (92 kg) n’a pas pu faire échec à Mazara, de retour en 2023 après six années d’interruption. Mais il a offert une belle résistance et confirmé son potentiel pour les saisons à venir. Idem pour le prometteur Adjekum (14-8-0) qui a toutefois bénéficié d’un concours de circonstances pour obtenir son premier titre national (70 kg).
Vainqueur du Bernois Khalil (kot 2ème) en quarts de finale, Adjekum retrouvait ensuite le Bâlois Mika Reichen (24 ans), champion de Suisse en titre, qui l’avait battu aux points lors du Trophée Alija, à mi-octobre. Un obstacle difficile à franchir, mais après un très bon 1er round du jeune Carougeois, le combat était arrêté à la 3ème reprise après un choc de têtes qui laissait Reichen (29-11-0) profondément blessé au nez ! Déclaré battu aux points (alors que Christophe Rime l’avait vu gagner le 1er round), Adjekum (resté à Bâle avec le staff carougeois) était « repêché » le dimanche matin par le jury car Reichen, défiguré et le visage tuméfié, n’était plus en état de combattre et de disputer la finale. Une opportunité à ne pas rater pour Adjekum, opposé à Gmünder (SR St.Gall) qui avait éliminé difficilement le Soleurois El Fouani (3-2) la veille.
Bien soutenu par le clan carougeois, Adjekum a créé la surprise en s’imposant aux points (3-2). Un combat indécis, face à un adversaire boxant à distance, mobile et un peu danseur, mais surtout difficile à toucher. Mené aux points, l’espoir du CPC s’est forcé à lui « rentrer dedans » sur la fin pour mieux le cadrer et inverser la tendance. Puisant dans ses réserves, il a délivré de « grosses droites » et a réussi des coups décisifs qui lui ont valu d’obtenir le verdict en sa faveur !
Quant à Janick Moluh (8-9-1), arrivé de l’OBCG en cours de saison avec l’entraîneur Vittorio Pini, il a dû s’employer à fond pour venir à bout du solide et puissant Szabo (21 ans/3-3-0), d’origine ukrainienne et légèrement plus grand, après avoir battu la veille le Saint-Gallois Malkoc (4-1). En progrès, Janick (sous les yeux de son père Kéké Moluh, ex-pro des années 1980) s’est montré plus rapide et mieux inspiré au début. Ses crochets et directs du droit lui ont donné l’avantage, mais il a dû serrer les dents au 3ème round pour préserver son succès.
Une réussite collective inattendue et exceptionnelle pour le CP Carouge, et une belle carte de visite désormais pour les entraîneurs Yann Forest, Hicham Tayabi, Tobias San Antonio, Vittorio Pini et Christophe Rime.